Jeudi de la 27ème semaine du Temps de l'Église

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : “Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.” Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.” Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

Vous avez déjà essayé d’appeler un service client ? Vous tombez sur un répondeur automatique : “Pour parler à un conseiller, tapez 1… pour patienter encore 20 minutes, tapez 2…”

Eh bien, la bonne nouvelle, c’est qu’avec Dieu, il n’y a pas de répondeur automatique. Pas de musique d’attente non plus. Il décroche toujours.

Et pourtant, combien de fois avons-nous l’impression que nos prières ne passent pas ? Que Dieu met du temps à répondre ?

C’est exactement de cela que parle l’Évangile d’aujourd’hui.

Jésus raconte l’histoire d’un homme qui frappe chez son ami au milieu de la nuit pour demander du pain. Et l’autre finit par lui ouvrir — non pas parce qu’il est gentil, mais parce que le type n’arrête pas de frapper ! Ce n’est pas que Dieu soit un voisin grognon qu’il faut réveiller à coups de poings sur la porte. Mais Jésus veut nous dire : “Ne te lasse pas de prier. Insiste.”

Dans notre monde où tout va vite — livraison en 24h, micro-ondes, réponses instantanées — on voudrait aussi un Dieu Amazon Prime : “Je prie, et hop, livré demain matin.”

Mais la prière, ce n’est pas une commande. C’est une relation.

Et parfois, Dieu attend que nous lui montrions que nous croyons vraiment à ce que nous demandons.

On prie souvent comme si on devait persuader Dieu de nous écouter : “Seigneur, s’il te plaît, fais un effort…” Mais la prière ne change pas d’abord Dieu — elle change nous. Chaque fois que nous prions, nous ouvrons un peu plus notre cœur. Et c’est là que Dieu agit : dans ce cœur qui s’ouvre, qui se confie, qui se rend disponible.

On demande du pain… et Dieu nous donne parfois une faim plus grande : la faim d’aimer, de pardonner, de grandir.

Dieu n’est pas un distributeur de miracles. C’est un Père qui veut nous faire grandir.

Jésus dit : “Quel père donnerait un serpent à son fils quand il demande un poisson ?” Autrement dit : Dieu n’est pas fou, Il ne te donne pas quelque chose qui te ferait du mal. Même quand tu ne comprends pas sa réponse, même quand tu as l’impression qu’Il se tait, Dieu te donne toujours ce qu’il y a de meilleur.

Pas forcément ce que tu veux, mais ce dont tu as besoin.

Et souvent, c’est en regardant en arrière qu’on se rend compte : “Ah oui, en fait, Il m’a bien conduit.”

Alors oui, continue de frapper, continue de demander, continue de chercher. Parce que la prière, ce n’est pas pour “avoir” — c’est pour aimer. Et puis, souvenons-nous : si un ami finit par ouvrir à force d’être dérangé, imaginez Dieu, qui est bien meilleur qu’un voisin ronchon ! Alors, la prochaine fois que vous priez, n’ayez pas peur d’insister… … mais évitez quand même de frapper à la porte du presbytère à trois heures du matin : même les prêtres ont besoin de dormir un peu ! 

Pour tous ceux qui se découragent dans la prière,

pour ceux qui ont l’impression que Dieu se tait,

que le Seigneur leur donne la confiance et la patience d’attendre son heure.

Pour les chrétiens du monde entier :

que notre prière ne soit pas seulement des mots,

mais un vrai dialogue avec Dieu qui nous change de l’intérieur.

Prions le Seigneur.

Pour tous les parents, enseignants et éducateurs :

qu’ils trouvent en Dieu le modèle d’un Père plein d’amour et de sagesse, et qu’ils sachent donner le meilleur à ceux qui leur sont confiés.

Pour les personnes dans le besoin, pour les pauvres, les migrants, les affamés :

que nous sachions reconnaître dans leur cri la voix du Christ qui frappe à notre porte, et que nous répondions par des gestes concrets de solidarité.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

 Cette semaine, choisissons une intention que nous portons souvent dans la prière… et posons un geste concret qui y correspond.

Si je prie pour quelqu’un : je prends de ses nouvelles.

Si je prie pour la paix : je cherche à apaiser un conflit.

Si je prie pour plus de foi : je prends un moment de silence chaque jour.

Parce que frapper à la porte de Dieu, c’est bien… mais ouvrir la nôtre aux autres, c’est encore mieux.