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Jeudi de la 28ème semaine du Temps de l'Église

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

 En ce temps-là, Jésus disait : « Quel malheur pour vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués. Ainsi vous témoignez que vous approuvez les actes de vos pères, puisque eux-mêmes ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux. C’est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres ; parmi eux, ils en tueront et en persécuteront. Ainsi cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui a péri entre l’autel et le sanctuaire. Oui, je vous le déclare : on en demandera compte à cette génération. Quel malheur pour vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés. »
Quand Jésus fut sorti de la maison, les scribes et les pharisiens commencèrent à s’acharner contre lui et à le harceler de questions ; ils lui tendaient des pièges pour traquer la moindre de ses paroles.

Vous avez déjà essayé de nettoyer une tache sur une chemise blanche avec juste un peu d’eau ? Résultat : la tache s’étale, et on finit par mettre plus d’eau, frotter plus fort… et souvent, ça empire !
Eh bien, saint Paul aujourd’hui nous dit que le péché, c’est un peu pareil : on ne peut pas s’en débarrasser tout seul, même avec la meilleure lessive spirituelle. Il faut une grâce spéciale : la miséricorde de Dieu.

Dans la lettre aux Romains, Paul insiste : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, mais ils sont justifiés gratuitement par sa grâce ».
C’est-à-dire : personne n’est parfait, pas même les plus pieux. Pas besoin de collectionner les bonnes actions comme des points sur une carte de supermarché spirituel. Dieu ne sauve pas parce qu’on a assez de points, il sauve parce qu’il aime.
La foi, c’est dire : « Seigneur, j’accepte que tu m’aimes malgré mes taches. »

Le psalmiste dit : « Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur. »
On connaît tous ces moments où on se sent dans un trou — moral, affectif, ou juste de fatigue. Et ce cri, ce n’est pas un manque de foi : c’est le début de la foi.
Reconnaître qu’on a besoin de Dieu, c’est déjà être tourné vers Lui.
Et la bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a aucune profondeur trop profonde pour Dieu : même quand nous avons touché le fond, Lui, il creuse encore plus bas pour venir nous chercher.

Jésus reproche aux pharisiens de construire les tombeaux des prophètes tout en perpétuant ce même esprit de fermeture.
Autrement dit : on peut honorer les saints d’hier et oublier les vivants d’aujourd’hui.
Parfois, nous faisons pareil : on dit “Amen” aux belles paroles du passé, mais on oublie de les faire vivre dans le présent.
La foi vivante, ce n’est pas d’empiler des statues, c’est d’imiter le courage des prophètes dans notre quotidien.

On pourrait résumer le message du jour ainsi :
Dieu ne cherche pas des pharisiens bien repassés, mais des cœurs froissés qui acceptent d’être lavés par Lui.
Et la bonne nouvelle, c’est qu’avec la grâce de Dieu, même les taches tenaces partent au premier lavage !

Pour l’Église, qu’elle annonce avec joie la gratuité du salut et qu’elle ne se lasse pas d’accueillir ceux qui reviennent vers Dieu.
Seigneur, nous te prions.

Pour les dirigeants et responsables publics, qu’ils bâtissent des sociétés plus justes et non des “tombeaux” d’injustice.
Seigneur, nous te prions.

Pour ceux qui crient “des profondeurs” — les malades, les découragés, les oubliés — que leur appel trouve une oreille et un cœur attentifs.
Seigneur, nous te prions.

Pour chacun de nous, que nous vivions aujourd’hui comme des témoins du pardon reçu et offert.
Seigneur, nous te prions.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

 Aujourd’hui, prenons un petit moment de vérité : reconnaître devant Dieu une tache que nous essayons de cacher.
Et au lieu d’essayer de la laver tout seul, disons-lui simplement : « Seigneur, lave-moi, toi. »

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