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Lundi de la 27ème semaine du Temps de l'Église 

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

 En ce temps-là, les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” »


Vous est-il déjà arrivé de recevoir une tâche qu’on n’avait pas du tout envie de faire ? On se dit : “Pas maintenant… pas moi… quelqu’un d’autre le fera mieux !” C’est exactement ce qui se passe avec Jonas : Dieu lui confie une mission, et lui, il prend le bateau dans la direction opposée. Résultat : une tempête, la panique, et un grand poisson pour l’avaler. Moralité : fuir sa mission n’apporte pas vraiment la paix !

L’histoire de Jonas, c’est un peu notre histoire : on sait ce que Dieu nous demande — pardonner, aimer, servir — mais parfois, on cherche à éviter. On “prend le bateau” pour aller ailleurs : on se réfugie dans nos excuses, nos priorités, nos occupations. Et pourtant, Dieu ne nous lâche pas. Il rattrape Jonas dans la tempête, non pas pour le punir, mais pour le remettre sur le bon chemin. Première leçon : Dieu ne se lasse pas de nous chercher, même quand nous fuyons.

Dans l’Évangile, le docteur de la Loi demande à Jésus : “Et qui est mon prochain ?” Jésus ne fait pas un cours de morale, il raconte une histoire. Le prochain, ce n’est pas une théorie, c’est une rencontre concrète : un homme blessé au bord de la route. Le prêtre et le lévite passent à côté : peut-être pressés, peut-être avec de bonnes excuses… Mais le Samaritain s’arrête, se laisse toucher, agit concrètement. Deuxième leçon : aimer son prochain, ce n’est pas d’abord de belles paroles, mais du temps donné et des gestes concrets.

Jonas fuit sa mission, le prêtre et le lévite fuient l’homme blessé. Mais Dieu nous invite à faire le contraire : à nous approcher. Être chrétien, ce n’est pas chercher à sauver sa tranquillité, c’est oser perdre un peu de temps, d’énergie, de confort pour aimer. Troisième leçon : la vraie joie vient non pas en fuyant, mais en se faisant proche.

Alors, frères et sœurs, aujourd’hui la Parole nous demande : est-ce que je ressemble à Jonas qui prend le large, ou au Samaritain qui s’arrête ? En clair : suis-je du genre à “détourner la tête” ou à “tendre la main” ?
Et si vous croisez aujourd’hui quelqu’un en difficulté… ne priez pas pour qu’un gros poisson vienne le prendre en charge à votre place ! Ça, c’était l’histoire de Jonas. Le vrai chemin, c’est celui du Samaritain : se rapprocher et aimer.

Seigneur, quand nous faisons comme Jonas et cherchons à fuir ta volonté,rattrape-nous par ton amour et redonne-nous le courage d’aller là où tu nous envoies.

Seigneur, quand nous passons trop vite devant ceux qui souffrent, ouvre nos yeux et nos cœurs, fais de nous des Samaritains disponibles et attentifs.

Seigneur, pour tous les blessés de la route de la vie : les malades, les pauvres, les découragés, mets sur leur chemin des frères et des sœurs capables de soigner leurs blessures.

Seigneur, pour notre communauté : donne-nous de marcher non pas dans la fuite, mais dans la proximité et la tendresse, pour que ton Royaume grandisse au milieu de nous.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

 À la manière du Bon Samaritain : prendre 5 minutes pour s’arrêter auprès d’une personne qu’on aurait tendance à éviter ou à ignorer — un voisin, un collègue, un inconnu dans la rue. Juste un mot, un sourire, une écoute. C’est petit… mais c’est déjà un pas vers l’autre.

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