Vendredi de la 26ème semaine du Temps de l'Église

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

 En ce temps-là, Jésus disait : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre. D’ailleurs, Tyr et Sidon seront mieux traitées que vous lors du Jugement. Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non, jusqu’au séjour des morts tu descendras !

Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. »

Vous savez, il y a des phrases qu’on n’aime pas entendre. Par exemple : « Tu verras, on en reparlera ! » ou bien : « Je te l’avais dit ! » Généralement, ça pique un peu. Eh bien, dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus parle un peu comme ça. Il interpelle, il secoue. Pas pour faire peur, mais pour réveiller.

Jésus regarde ces villes qui ont vu des signes, des miracles, mais qui restent de marbre. Ça l’attriste profondément. Comme quand on parle à quelqu’un qu’on aime et qu’il ne nous écoute pas. Ce n’est pas de la colère gratuite, c’est la souffrance d’un cœur qui donne tout… et qui reçoit l’indifférence. L’Évangile nous invite à ouvrir les yeux, à ne pas laisser filer la grâce.

Puis Jésus dit : « Qui vous écoute m’écoute. Qui vous rejette me rejette. » C’est énorme. Ça veut dire que chacun de nous, à sa manière, devient porteur de sa parole. Pas besoin d’avoir un micro ou une soutane. Parfois, juste une main tendue, un sourire, une écoute peuvent transmettre le Christ. Mais ça veut aussi dire qu’on a une responsabilité. Notre manière de vivre peut aider quelqu’un à découvrir Jésus… ou au contraire lui donner l’impression qu’il n’y a rien à voir. Ça ne veut pas dire qu’il faut être parfait. Mais vrai, cohérent. Que les gens puissent sentir que dans notre vie, il y a une lumière qui ne vient pas de nous.

Ce qui est fou, c’est que Jésus continue de nous confier sa mission malgré nos faiblesses. Il ne nous dit pas : « Arrangez-vous tout seuls. » Il marche avec nous. Même quand on a l’impression que nos petits gestes de foi ne servent à rien, lui, il s’en sert. Un peu comme une petite graine qu’on sème et qui, avec le temps, peut devenir un arbre. Alors au lieu de nous décourager, cette parole nous appelle à faire notre part, là où nous sommes. Jésus n’attend pas des héros, il attend des témoins du quotidien.

Frères et sœurs, l’Évangile du jour est un rappel : n’être ni indifférents, ni passifs, mais disponibles. Porter la parole de Jésus dans nos vies simples, et faire confiance qu’il agit à travers nous.

Et puis, pour finir sur une note plus légère : Jésus dit « Qui vous écoute m’écoute ». Alors attention… la prochaine fois que quelqu’un ne vous écoute pas, ce n’est peut-être pas vous qu’il ignore, mais carrément le Bon Dieu. De quoi relativiser quand les ados lèvent les yeux au ciel à table !

Pour l’Église, messagère de l’Évangile :

qu’elle ose parler clair quand les cœurs s’endorment,

et qu’elle sache toujours le faire avec la douceur de l’amour.

Seigneur, ouvre nos oreilles et nos cœurs.

Pour les responsables des peuples et des nations :

qu’ils discernent les signes de justice et de paix

que Dieu sème au milieu du monde,

et qu’ils aient le courage de les faire grandir.

Seigneur, ouvre nos oreilles et nos cœurs.

Pour ceux que la vie a blessés,

pour ceux que personne n’écoute ou que l’on méprise :

que ton Esprit leur murmure qu’ils comptent infiniment à tes yeux.

Seigneur, ouvre nos oreilles et nos cœurs.

Pour nous tous :

que nos gestes simples et nos paroles du quotidien

soient comme des fenêtres ouvertes

où d’autres puissent entrevoir la lumière du Christ.

Seigneur, ouvre nos oreilles et nos cœurs.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …

Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

 Prendre le temps d’écouter vraiment une personne autour de nous — avec le cœur, comme si c’était Jésus lui-même qui nous parlait.