Saint Jean de Damas
Mettons-nous en présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours !
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. »
On connaît tous cette petite phrase : « Ne t’inquiète pas, j’ai construit quelque chose de solide ! » On dit ça pour une étagère, un meuble, ou un projet. Et souvent… ça ne tient pas aussi longtemps que prévu ! Dans l’Évangile, Jésus nous parle aussi d’une construction – non pas pour nous culpabiliser, mais pour nous révéler sur quoi repose vraiment notre vie.
Isaïe nous décrit une ville mystérieuse : des remparts solides, une porte ouverte, et une paix profonde pour « le peuple qui garde la foi ». Cette image, la tradition chrétienne l’a vue comme une prophétie de l’Église, mais aussi comme une annonce du Christ, le Rocher, la base, le fondement indestructible.Ce rocher n’est pas un support que nous construirions nous-mêmes. Il s’agit de la fidélité de Dieu, de sa présence solide au cœur de l’histoire. L’Avent nous redit : avant même que nous répondions à Dieu, Il est là, Il tient, Il porte. La stabilité chrétienne n’est donc pas une performance morale, mais une vérité théologique : Dieu est fidèle même quand tout bouge autour de nous.
Quand Jésus parle de la maison sur le roc ou sur le sable, il ne s’agit pas d’un reproche, mais d’une révélation : la Parole de Dieu est vivante, efficace, créatrice. Elle n'est pas un conseil de vie, mais une force qui façonne celui qui l'accueille. Accueillir la Parole, c’est plus que « faire des efforts » : c’est entrer dans une relation. C’est croire qu’un Autre parle en nous et nous construit de l’intérieur. Alors, la vraie question n’est pas : « Est-ce que je suis assez fort ? » mais : « Est-ce que je laisse le Christ être mon fondement ? » Le sage qui bâtit sur le roc, ce n’est pas celui qui « réussit », c’est celui qui permet à Dieu de travailler en lui. Et Dieu ne se lasse pas de construire.
Dans la parabole, la pluie tombe sur les deux maisons. Les tempêtes ne sont pas un échec spirituel ; elles appartiennent à la condition humaine. L’Évangile ne promet pas une vie sans épreuves ; il annonce une présence qui traverse toutes les épreuves. La maison bâtie sur le roc tient non parce qu’elle est parfaite, mais parce que quelqu’un de plus grand qu’elle la soutient.
Le saint que nous fêtons aujourd’hui, Jean de Damas, était un moine théologien du VIIIe siècle, passionné par la beauté de la foi et la vérité de l’Évangile. Il a affronté critiques, incompréhensions, conflits… mais il est resté solidement ancré dans la prière et la confiance en Dieu. Il nous montre que le roc dont parle Jésus, ce n’est pas une idée : c’est un cœur nourri par la Parole, fortifié par la prière, habitué à faire confiance même dans la tempête.
Et si vous avez l’impression que votre vie spirituelle ressemble parfois à un château de sable… rassurez-vous : le Seigneur est le meilleur ingénieur en fondations – il a même son propre manuel : l’Évangile !
Pour l’Église, qu’elle demeure fondée sur le Christ, unique Rocher, et qu’elle soit un signe de stabilité et d’espérance dans un monde instable. Seigneur, nous t’en prions.
Pour les nations, afin que les responsables cherchent non pas la puissance passagère, mais la justice qui vient de Dieu. Seigneur, nous t’en prions.
Pour ceux qui traversent les tempêtes de la vie, que la fidélité du Seigneur devienne pour eux un refuge et une force. Seigneur, nous t’en prions.
Pour notre communauté, qu’en accueillant la Parole de Dieu, nous découvrions la paix profonde qu’Isaïe a annoncée. Seigneur, nous t’en prions.
Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …
Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

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