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Saint Nicolas

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ce temps-là, Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Allez vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »  

On connaît saint Nicolas pour ses légendes populaires… mais si vous cherchez un disciple configuré au Christ, un pasteur enraciné dans le mystère de l’Incarnation, alors là, saint Nicolas devient un véritable maître spirituel.

L’Avent n’est pas une simple préparation chronologique à Noël : il est un exercice de conversion du désir. La liturgie nous apprend que Dieu vient toujours de manière inattendue, souvent à partir des lieux que nous considérons comme insignifiants. Dans l’Écriture de ce jour, le salut prend naissance dans ce qui est petit, inaperçu, non spectaculaire. Cela touche au cœur même de la théologie de l’Incarnation : Dieu se fait proche non par puissance, mais par proximité ; non par éclat, mais par discrétion ; non par domination, mais par pauvreté.
Saint Nicolas est précisément une icône de ce mystère. La tradition rapporte qu’il agissait souvent dans le secret, offrant à des familles en détresse une aide qui ne portait que la signature de la charité. Ce n’est pas anecdotique. Car le style de Dieu est la discrétion, et les saints sont ceux qui se laissent façonner par ce style.

L’Église ne proclame pas un message désincarné. Elle annonce un Royaume qui se rend visible. Non pas par les structures, non pas par l’efficacité, mais par les gestes concrets. La théologie du témoignage nous enseigne que la charité est un « sacrement existentiel », c’est-à-dire un lieu où la présence de Dieu devient perceptible. Saint Nicolas, en libérant les opprimés, en protégeant les enfants, en secourant les pauvres, accomplit ce que saint Thomas appelle les « œuvres manifestatives », des actes qui ne se contentent pas d’être bons, mais qui manifeste quelque chose de Dieu lui-même.
Dans ces actes, ce n’est pas d’abord l’homme généreux que l’on voit : c’est le Christ pasteur qui prend soin de son peuple.  Ainsi, la charité est une épiphanie du Royaume déjà là. Dans un monde saturé de discours, la crédibilité de l’Église repose sur cette vérité : lorsque la charité devient visible, le Christ devient audible.

L’Avent nous apprend que la venue du Christ est à la fois future et déjà commencée. C’est la grande tension eschatologique : le Royaume est « déjà là » et « pas encore totalement ». Les saints comme Nicolas rendent cette tension existentielle : ils montrent que le Royaume n’est pas seulement une promesse future, mais une réalité en germination dans les gestes de bonté. Dans la théologie ancienne, les saints sont appelés les anticipations du Royaume. Ils sont des signes avant-coureurs, des éclats de lumière qui annoncent ce que Dieu accomplira pleinement. Autrement dit : Saint Nicolas n’est pas simplement un modèle moral : il est un signe « eschatologique », un signe du monde pleinement accompli.
Dans un monde où l’espérance se fragilise, où l’on se lasse facilement, les figures comme la sienne nous rappellent que chaque acte de charité porte une densité de salut. Il y a un lien profond entre la miséricorde et l’espérance : on n’espère vraiment que lorsque l’on croit encore que la bonté peut changer quelque chose.

Alors oui, vous pouvez continuer à penser à saint Nicolas avec son manteau rouge… mais la vraie raison pour laquelle il n’a jamais eu besoin de rennes, c’est qu’il savait déjà très bien faire avancer le Royaume sans attelage !

 Pour l’Église, appelée en ce temps d’Avent à annoncer la proximité du Seigneur :
qu’elle soit un signe d’espérance et de paix au milieu des nations.
Seigneur, viens et sauve-nous.

Pour les responsables politiques et ceux qui exercent l’autorité,
que l’exemple de saint Nicolas inspire justice, délicatesse envers les plus faibles, et courage dans la charité.
Seigneur, viens et sauve-nous.

Pour les enfants, les familles éprouvées et ceux qui traversent l’inquiétude,
que le Seigneur leur offre soutien, protection et réconfort.
Seigneur, viens et sauve-nous.

Pour les pauvres, les migrants, les isolés et les sans-abri,
que nos communautés soient des lieux d’accueil où chacun retrouve dignité et fraternité.
Seigneur, viens et sauve-nous.

Pour notre assemblée,
que la générosité de saint Nicolas ranime en nous le goût du don, de la bienveillance et du service.
Seigneur, viens et sauve-nous.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …


Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Aujourd’hui, choisis un geste de générosité discret et gratuit : une visite, un message d’encouragement, un service fait sans qu’on te le demande. Un geste que personne ne remarquera… sauf Dieu. 

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