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Vendredi de la 2ème semaine de l'Avent

 Mettons-nous en  présence de Dieu : Dieu, viens à mon aide ;  Seigneur, à notre secours !

En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « À qui vais-je comparer cette génération ? Elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d’autres en disant : “Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine.” Jean est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l’on dit : “C’est un possédé !” Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et l’on dit : “Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.” Mais la sagesse de Dieu a été reconnue juste à travers ce qu’elle fait. »

Vous avez déjà essayé de montrer un chemin à quelqu’un qui n’a pas envie d’être guidé ? « Tourne à gauche ! » « Non, je préfère tout droit. » Et au final, tout droit… ça finit dans un cul-de-sac.
Eh bien, Israël dans Isaïe, c’est un peu ça. Et nous parfois… aussi.

Dans l’Évangile, Jésus poursuit la même idée : Dieu joue la mélodie, mais la génération refuse de danser. Et Lui, le Fils de Dieu, se retrouve face à un peuple qui ne sait pas ce qu’il veut. Un peu comme nous face à un enfant qui dit « j’ai faim »… mais refuse tout ce qu’on lui propose.

Dans la première lecture, Dieu dit : «je te donne un enseignement utile, je te guide sur le chemin où tu marches ». Dieu n’est pas d’abord celui qui commande, mais celui qui éduque, qui conduit, qui accompagne. Le verbe hébreu yarah (enseigner, guider) évoque l’archer qui vise le bon endroit : Dieu nous montre la direction pour que nos vies ne se dispersent pas. Et Isaïe ajoute : «i seulement tu avais prêté attention à mes commandements … » Non pour nous culpabiliser, mais pour nous révéler que la paix n’est pas un miracle soudain : c’est le fruit d’une vie alignée sur le rythme de Dieu.

Jésus peint la scène avec humour et lucidité. Il compare la génération à des enfants contradictoires : On joue un air joyeux, ils ne dansent pas. On joue un air triste, ils ne pleurent pas.
C’est l’un des diagnostics psychologiques les plus profonds de l’Évangile : l’homme résiste à la grâce, pas par méchanceté, mais par incohérence intérieure. Il veut un Sauveur… mais pas trop envahissant ; une lumière… mais pas trop brillante ; une conversion… mais demain.
Jésus, Lui, entre dans notre résistance humaine et révèle que la Sagesse de Dieu triomphe par sa patience, et non par la force. Même rejeté, il continue d’aimer. Même incompris, il continue de tracer la route.

Le psaume 1 nous offre une clé : être un arbre planté près d’un ruisseau, c’est-à-dire une vie enracinée dans la Parole. L’Avent n’est pas seulement l’attente d’un événement futur, mais une disposition intérieure : laisser Dieu harmoniser notre cœur avec Sa venue. Un travail de l’Esprit Saint qui réaccorde nos cordes intérieures pour que la mélodie de Dieu puisse résonner.

Et voici le plus beau : Jésus ne se décourage jamais de nous. Même quand nous refusons de danser, Il continue de jouer. Il ne change pas de musique… Il nous apprend à aimer cette mélodie.

Et si vous avez l’impression que votre vie spirituelle ressemble à un instrument désaccordé… Rassurez-vous : Dieu est un excellent luthier.

 Pour l’Église, afin qu’elle demeure un signe de sagesse et de discernement dans un monde qui cherche sa route.
Seigneur, nous te prions.

Pour les responsables des nations, afin qu’ils cherchent toujours la justice et la paix pour les peuples qu’ils servent.
Seigneur, nous te prions.

Pour ceux qui se sentent perdus, découragés ou désorientés, que la lumière du Christ les éclaire et leur redonne espérance.
Seigneur, nous te prions.

Pour notre communauté, que cet Avent nous aide à accueillir la présence de Dieu et à ajuster notre vie à son amour.
Seigneur, nous te prions.

Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père …


Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie …

Choisir un petit acte de docilité à la grâce : faire un geste que l’on remet toujours à demain, accomplir volontairement une action inspirée par la Parole. Un petit pas… pour avancer enfin dans la bonne direction.

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